
08 septembre 2025
L’avenir de l’usine Novasco Hagondange : un symbole de la sidérurgie française menacée
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Les syndicats mobilisés devant l’Hôtel de Ville de la commune d’Hagondange le 4 septembre dernier.
À Hagondange, en Moselle, l’usine Novasco, héritière de la SAFE fondée en 1932 par Louis Renault, est aujourd’hui menacée de fermeture.
Au total, 740 emplois directs sont en jeu, auxquels s’ajoutent des centaines d’emplois indirects chez les partenaires et sous-traitants.
Depuis près d’un siècle, ce site a façonné l’acier et l’identité de la Lorraine. Il a traversé crises, rachats et restructurations, tout en innovant et en formant des générations d’ouvriers, techniciens et ingénieurs. Mais désormais, ce pilier industriel vacille, fragilisé par :
un manque d’investissements,
l’absence de vision industrielle,
la crise automobile et la montée du véhicule électrique,
la délocalisation des équipementiers,
et un accident qui a paralysé la production pendant deux mois.
Des industriels étrangers – turcs, indiens et coréens – ont manifesté un intérêt pour reprendre l’usine.
Cependant, ces repreneurs ont besoin de temps pour étudier et formaliser leurs offres.
Le syndicat demande donc à l’État de débloquer 10 à 15 millions d’euros, non pas comme une simple aide, mais comme un signal fort de confiance et d’engagement envers l’industrie française.
Fermer une aciérie est facile, mais en rouvrir une est presque impossible.
Or, l’acier reste indispensable à la souveraineté industrielle :
construction d’infrastructures énergétiques (y compris renouvelables),
transports, machines et équipements médicaux,
agriculture, défense, aéronautique et spatial.
Sans une production nationale, la France dépend de plus en plus des importations venues de Chine, Turquie ou Inde. Mais que se passerait-il en cas de crise géopolitique ou de fermeture des frontières ?
La sidérurgie européenne souffre également : concurrence déloyale, dumping environnemental, hausse des coûts énergétiques. Les réponses politiques sont jugées trop timides et trop lentes.
Le syndicat appelle à une politique industrielle ambitieuse qui :
investit dans l’avenir,
valorise les savoir-faire,
protège les territoires et les salariés.
L’usine d’Hagondange pourrait devenir le symbole d’un sursaut industriel.
La Lorraine reste riche de compétences et d’institutions reconnues comme ArcelorMittal, Saarstahl Rail, l’IRT de Metz ou l’Université de Lorraine. Mais ce tissu industriel ne peut survivre sans ses fondations.
Le syndicat interpelle directement l’exécutif :
Le Président de la République,
Le Ministre de l’Économie,
Le Ministre de l’Industrie.
Le message est clair : tenir les promesses de réindustrialisation et de souveraineté en sauvant Novasco.
« Nous ne demandons pas l’impossible. Nous demandons du temps, du courage politique, et de croire encore en l’industrie française », conclut Pierre Damiani.