Aller au contenu principal

Chez Airbus, la CFE-CGC moteur d’un solide accord salarial

Le texte signé par les organisations syndicales de l’avionneur prévoit une hausse des salaires de 6,8 % sur deux années dont 3,9 % la première. Explications avec Françoise Viallard, coordinatrice CFE-CGC.

Airbus A380

 

Les salaires décollent chez Airbus. À l’issue d’une négociation constructive et menée tambour battant en trois réunions, la direction de l’avionneur et trois organisations syndicales (CFE-CGC, FO et CFTC) ont annoncé la signature, le 24 mars, d’un accord entérinant une hausse générale de 6,8 % sur deux ans. « Les salaires vont augmenter de 3,9 % la première année, de juillet 2022 à juin 2023, puis de 2,9 % pour la période juillet 2023-juin 2024, avec une clause de révision début 2023 afin de garantir un complément de politique salariale en cas de dérive de l’inflation en 2022 », détaille Françoise Viallard, coordinatrice CFE-CGC, deuxième syndicat chez Airbus avec 31 % de représentativité.

Précisément, le périmètre de l’accord concerne les entités Airbus UES (Airbus Operations et Airbus SAS soit 22 000 salariés) et Airbus Atlantic (9 000). « Deux autres textes, avec des dispositions très approchantes, sont soumis à la signature pour nos collègues d’Airbus Defence and Space et pour ceux d’Airbus Hélicoptères, sachant qu’au total, les effectifs du groupe s’élèvent à environ 50 000 collaborateurs », indique Françoise Viallard, par ailleurs membre du comité européen d’Airbus, vice-présidente du syndicat CFE-CGC de l’aéronautique espace et défense (AED) et membre du comité stratégique de la filière aéronautique.

Dans une période soumise aux trous d’air et où les revendications salariales s’expriment avec force dans les entreprises, la militante souligne le bon niveau de dialogue social chez Airbus : « Durant cette négociation atypique du fait du caractère pluriannuel de l’accord, la CFE-CGC s’est attachée à défendre les intérêts des salariés dans un contexte de sortie progressive de la crise sanitaire et de grosses incertitudes au niveau géopolitique. Au final, nous sommes satisfaits d’un texte qui s’apparente à un bon compromis au regard de l’investissement des personnels et des bons résultats de l’entreprise. »



Après deux années difficiles et un trafic aérien en berne en raison de la pandémie de Covid-19, Airbus vient en effet d’annoncer un chiffre d’affaires de 52,1 milliards d'euros en 2021 (en hausse de 4 %), un bénéfice net record de 4,2 milliards d’euros et une hausse des cadences de production. « Nous nous sommes appuyés sur ces chiffres et sur ceux de l’inflation pendant la négociation, tout en faisant valoir que les salariés restaient sur une année blanche en 2020, puis sur une augmentation générale limitée à 1 % en 2021 », souligne Françoise Viallard.



Moteur durant les échanges, la CFE-CGC a obtenu que l’ensemble des cadres de l’entreprise soient concernés par une augmentation générale de 2 % la première année et de 1 % la suivante alors qu’initialement, la direction n’était encline qu’à des augmentations individuelles pour ces populations. Autre bon point au crédit de la CFE-CGC : la mise à référence mensuelle de gestion (RMG) pour les salariés promus en 2022 et en 2023 à la date de la promotion, en lien avec les grilles de salaires spécifiques en vigueur chez Airbus.



MISE À JOUR DE L’ENSEMBLE DU DISPOSITIF SOCIAL D’ICI 2024



Engagées depuis l’été 2021 dans un vaste travail de remise à plat de tout le dispositif social de l’entreprise (classifications, temps de travail et congés, rémunérations, protection sociale…), les organisations syndicales d’Airbus ont prévu de mener à bien ces travaux pour une mise en œuvre au 1er janvier 2024. Une date qui correspond à l’entrée en application des nouvelles classifications dans la métallurgie, conformément au récent accord de branche signé par les partenaires sociaux dont la CFE-CGC.

 

Propos recueillis par Mathieu Bahuet